Echange avec Graham Clegg, directeur Studios de la ville de New-York - Magazine Vertical
STUDIOS, c’est bientôt quarante ans (en 2025) de projets réalisés à travers le monde par ses agences de San Francisco, Los Angeles, Washington DC, Mumbai, Paris, Lyon… et bien sûr, New York. Graham Clegg en est le directeur dans la ville qui commémore en 2021 les vingt ans du 11-Septembre.
Vertical Magazine : Où étiez-vous le 11 septembre 2001 ? Pouvez-vous nous dire en quelques mots ce que vous avez ressenti à ce moment-là en tant qu’individu et en tant qu’architecte ?
Graham Clegg : Je travaillais dans le cabinet d’architecture de mon père (à Simsbury, dans le Connecticut), quatre mois après avoir obtenu mon diplôme universitaire. J’ai tout de suite su que les choses ne seraient plus jamais les mêmes. J’étais entouré de personnes que je connaissais très bien, car beaucoup d’entre elles m’avaient vu grandir lorsque je me rendais au bureau de mon père. J’ai ressenti un grand sentiment d’appartenance à cette communauté et c’est toujours le cas.
Quel impact cette tragédie a-t-elle eu sur la réglementation des bâtiments de la ville de New York ?
Graham Clegg : Les changements apportés à la réglementation des bâtiments de la ville de New York ont été influencés tant par la destruction des tours le 11-Septembre que par le processus de nettoyage et par des défaillances telles que celles révélées par l’incendie de la Deutsche Bank (Suite à cet incendie, survenu en 2007 et dans lequel deux pompiers ont trouvé la mort, la ville a créé un système d’information plus draconien sur les bâtiments à risque. NDLR). Ces changements ont été significatifs et continuent d’impacter la construction à New York.
Il semblerait que, depuis le 11 Septembre, on n’a jamais autant construit de bâtiments de très grande hauteur dans le monde et à New York. Comment l’expliquez-vous ?
Graham Clegg : Les “Supertalls” de la ville de New York sont une conséquence à la fois du zonage autorisé avant le 11-Septembre et du retour de la ville de New York au rang des métropoles mondiales.
Comment le 11 Septembre a-t-il influencé votre pratique en tant qu’architecte ?
Graham Clegg : Le 11 Septembre m’a donné envie d’exercer l’architecture à New York. Cinq ans après les évènements, je m’y suis installé. Depuis que j’y ai déménagé, je vis de l’énergie de la ville et j’ai développé une pratique chez STUDIOS Architecture en façonnant notre façon de construire.
Selon vous, comment NYC peut-elle/est-elle concrètement en mesure de concilier les réalités d’une ville verticale et d’une ville durable ?
Graham Clegg : Les New Yorkais ont un esprit de compétition aigu. En tant qu’architectes et équipes de développement, nous devons créer une émulation entre les uns et les autres en intégrant les concepts les plus ingénieux en matière de durabilité à nos débats quotidiens et en passant à l’action là où nos discussions font défaut.
En quoi votre intervention sur le 111 Wall Street est-elle emblématique/ représentative d’une nouvelle façon de concevoir la ville et d’envisager l’acte de construire ?
Graham Clegg : La réhabilitation des bâtiments est l’une des meilleures approches de la durabilité. Le 111 Wall Street résulte d’un processus de collaboration entre l’équipe de conception et la maîtrise d’ouvrage. Ce projet mené en coopération a été très gratifiant et a suscité un grand sentiment d’appartenance au sein de l’équipe et une forte implication pour tous les acteurs concernés.
Studios Architecture s’est récemment exprimé sur le lieu de travail post-Covid. Pouvez-vous nous dire quels sont les principaux points que vous avez souhaité mettre en lumière ?
Graham Clegg : Concevoir un lieu de travail post-Covid consiste à écouter les besoins des autres et à fournir un espace flexible en tirant les leçons des tendances précédentes en matière d’aménagement de bureaux.
Photos : ©Miguel de Guzman et Rocio Romero
