Verdissement du secteur de la construction : une quête fondée sur la coopération du public et du privé ?
2023-03-06

L’environnement bâti est souvent présenté comme l’un des secteurs susceptibles d’aider le monde à réduire ses émissions de 50 % au cours de cette décennie. À court terme, ce sont des stratégies telles que l’utilisation accrue de matériaux durables et le recours plus fréquent aux énergies renouvelables dans le processus industriel qui feront la plus grande différence. Mais à plus long terme, la création d’un environnement bâti qui anticipe de plusieurs décennies les principes de résilience, de suffisance et de circularité permettra non seulement d’éliminer les impacts négatifs, mais aussi d’introduire des changements positifs dans notre lutte contre le changement climatique et notre environnement naturel.

La bonne nouvelle ? Il est possible de réduire de plus de 60 % les émissions des bâtiments d’ici 2050 grâce à des technologies déjà disponibles, selon un récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). 

Pourtant, ces mêmes rapports soulignent la nécessité pour le secteur de la construction d’accélérer considérablement les initiatives en faveur du climat afin d’atteindre les objectifs climatiques à court et à long terme.

 

Si les technologies disponibles ne résolvent qu’une partie du problème, comment y parvenir ?

Il n’existe pas de réponse parfaite, mais l’une des réussites majeures de la transformation durable, à savoir les véhicules électriques, peut fournir un modèle partiel.

Lorsque la première Tesla est sortie des usines sous le soleil californien, en 2008, peu auraient vu dans les voitures tout électriques une menace réelle pour les véhicules à combustion dans un avenir prévisible. Aujourd’hui, pratiquement tous les grands constructeurs automobiles se sont engagés à proposer une gamme entièrement électrique au cours de la prochaine décennie.

 

Devrions-nous pour autant convaincre Elon Musk de poursuivre une nouvelle carrière dans l’architecture ?

Peut-être pas. En effet, si des personnalités individuelles peuvent apporter une différence notable dans la réalisation de changements significatifs, les progrès durables ont tendance à naître d’efforts collectifs.

Revenons-en aux véhicules électriques. Le point de basculement du secteur (les VE atteignant 26 % des ventes mondiales en 2021) s’est matérialisé par l’effort conjoint des fabricants, des pouvoirs publics et du public. Les pouvoirs publics, tant internationaux que locaux, ont envoyé des signaux au secteur automobile en lui fixant des objectifs d’émissions et en déployant des mesures incitatives financières. Dans le secteur privé, les départements de recherche et développement ont permis une mise en œuvre plus rapide grâce à de nouvelles technologies de batteries, qui ont fait baisser les prix tout en augmentant l’autonomie des véhicules. Parallèlement, alors que le public faisait connaître ses exigences en matière de lutte contre le changement climatique, les secteurs privé et public ont collaboré à la mise en place d’infrastructures facilitant la transition vers le transport en VE, notamment en multipliant les stations de recharge dans toute l’Europe. 

En conclusion, les mesures incitatives individuelles ont un effet de renforcement mutuel, ce qui permet de créer une dynamique jusqu’à atteindre suffisamment de normes et des prix abordables.

Le point commun du secteur des VE et de l’environnement bâti, c’est la présence de chaînes d’approvisionnement internationales et complexes où aucun acteur n’est en mesure de créer un bâtiment écologique ou durable dans son intégralité sans l’aide de centaines d’autres.

Ainsi, alors que les architectes poursuivent leur réflexion en coulisses sur la manière de répondre à la demande croissante en logements et infrastructures urbaines, leur réussite dépend d’un engagement fédérant toutes les autres parties prenantes à rétablir l’équilibre de notre planète et d’une compréhension commune du fait que la lutte pour le climat est l’affaire de tous.

WICONA Meets

Les responsabilités des pouvoirs publics et des entreprises sont l’un des sujets abordés dans notre dernier épisode des Rencontres WICONA, avec Phil Sedge, responsable façades chez Mace Group. Dans le métier depuis la fin des années 1980, M. Sedge se consacre à la conception de façades d’immeubles prestigieux dans la capitale anglaise et collabore avec les meilleurs entrepreneurs du secteur. Chez Mace Group, Phil est un moteur de l’innovation et des grands défis comme la productivité, la qualité et les initiatives carbone.

En savoir plus

CONTACTEZ-NOUS

Vous cherchez des conseils professionnels? Avez-vous une suggestion que vous aimeriez partager avec nous? Contactez un expert en cliquant sur le lien ci-dessous ou contactez par téléphone sur +352 621 339 328.

Contactez-nous