Même si l’on ignore la période exacte de l’apparition du verre en architecture, la Rome antique fut la première civilisation à recourir aux fenêtres en verre. À l’époque, ce matériau coûteux et de mauvaise qualité était évidemment considéré comme un luxe, et ce n’est qu’au 16e siècle que les fenêtres à battants s’imposèrent dans une grande partie de l’Europe.
De nos jours, grâce à la polyvalence et à l’attrait esthétique du verre, pratiquement toutes les métropoles arborent des structures massives et scintillantes qui offrent des vues urbaines spectaculaires. Cependant, ces dernières décennies, ces bâtiments ont également fait l’objet d’une attention et de critiques croissantes. Le souci réside dans les quantités colossales d’énergie nécessaire pour chauffer et refroidir les bâtiments dont l’extérieur est entièrement vitré.
En fait, ce sont les progrès de la technologie de la climatisation accomplis au milieu du XIXe siècle qui ont rendu ces bâtiments possibles. Pour se faire une idée des besoins énergétiques, certaines études suggèrent que les émissions de carbone des bureaux climatisés sont jusqu’à 60 % plus élevées que celles des bureaux à ventilation mécanique ou naturelle.
Alors que les cahiers des charges prennent désormais en compte le rétablissement de l’équilibre de notre planète, devons-nous nous attendre à l’abolition du verre par souci de réalisme environnemental ?
La réponse à cette question dépendra de la manière dont les villes mettront en œuvre les technologies existantes et en élaboreront de nouvelles dans les années et décennies à venir.
Les architectes et les constructeurs adaptent d’ores et déjà leur réflexion sur les enjeux thermiques aux bâtiments en verre. Certaines de ces adaptations nécessitent des innovations mineures, comme le positionnement tactique des fenêtres de manière à ce qu’un mur plein sud absorbe moins de chaleur qu’un mur orienté au nord, ou bien l’absence de verre sur certains côtés pour fournir de l’ombre à d’autres bâtiments. Mais les changements les plus importants proviendront probablement des nouvelles technologies. Par exemple, certaines structures plus récentes sont réalisées à l’aide d’un verre spécial qui bloque les rayons du soleil par temps chaud ; d’autres produisent elles-mêmes de l’électricité grâce à des cellules solaires à l’efficacité accrue installées sur les fenêtres.
De surcroît, il y a le fait (majeur) que le verre est 100 % recyclable. Le problème, cependant, est que le verre utilisé en architecture n’est pas encore transformé en vitres neuves dans sa totalité, loin de là. Améliorer la gestion de la fin de vie permettrait d’intégrer le verre indéfiniment dans un système circulaire.
L’avenir du verre en architecture est l’un des sujets abordés dans notre dernier épisode des Rencontres WICONA, avec Phil Sedge, responsable façades chez Mace Group. Dans le métier depuis la fin des années 1980, M. Sedge se consacre à la conception de façades d’immeubles prestigieux dans la capitale anglaise et collabore avec les meilleurs entrepreneurs du secteur. Chez Mace Group, Phil est un moteur de l’innovation et des grands défis comme la productivité, la qualité et les initiatives carbone.
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